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Pour rémunérer les salariés, il est fréquent d’utiliser les moyens de paiement habituels à savoir l’espèce, les chèques, ou les virements bancaires. Cependant, la popularité de la monnaie virtuelle va grandissante, ce qui permettrait aujourd’hui de payer ses salariés par ce biais. Qu’en est-il réellement ? Découvrez les éléments de réponse dans cet article.
Paiement des salaires par la monnaie virtuelle : tour d’horizon
Force est aujourd’hui, de constater que nombreuses sont les entreprises dans divers pays qui ont fait le choix de la rémunération des salariés via une monnaie virtuelle. C’est notamment le cas de l’entreprise GMO Internet qui est basée au Japon. Il s’agit d’une société qui depuis quelque temps déjà, offre la possibilité à ses employés de percevoir une partie de leur salaire avec le bitcoin. Cet état de choses propulse le pays au rang des pays au sein desquels les échanges mondiaux en cryptomonnaie sont les importants.
La Suisse est également un pays qui se tourne de plus en plus vers cette nouvelle forme de rémunération. Le KPMG qui est un cabinet de conseil a lui aussi, développé un programme courant 2018. Ce dernier a pour objectif de venir en aide aux salariés désirant se faire rémunérer via une monnaie virtuelle. Toutefois, ce programme a connu quelques problèmes. Le marché des ICO (Initial coin offering) a malheureusement décliné. Si ce déclin a quelque peu mis un frein au processus, il ne l’a pas totalement arrêté. Certains employés sont toujours payés par le biais du bitcoin ou de L’Ethereum dans le cas de « bonus ».
L’Australie est aussi l’un de ces pays dans lesquels des mesures ont été prises, notamment pour faire rentrer les monnaies virtuelles dans les habitudes. On peut également compter sur les États-Unis et plus précisément sur la société américaine Internet Archive. Celle-ci n’a pas non plus hésité à prendre des mesures afin que ses employés soient payés par bitcoins.
Paiement des salaires par la monnaie virtuelle : que dit la France ?
Bien que plusieurs pays aient pris le pli, la France a une position plutôt mitigée sur la question. En effet, les lois en matière de rémunération ne favorisent pas vraiment le paiement des employés par monnaie virtuelle.
D’une part, le Code du Travail stipule que les salariés doivent être nécessairement payés durant les heures de travail. D’autre part et toujours d’après ce code, c’est dans une monnaie ayant un cours légal sur le territoire français que doit être fait ce paiement. Le paiement peut donc être fait par chèque barré, par virement bancaire à un compte bancaire ou à un compte postal, ou encore en espèces.
Or, d’un point de vue juridique, le bitcoin n’est pas un compte bancaire. C’est en effet d’un portefeuille virtuel que vous aurez besoin afin de bénéficier d’un paiement de salaire de salaire par bitcoins. Ainsi, en tenant compte des réglementations françaises, verser un salaire vers un compte bitcoin serait totalement illégal.
Toutefois, certaines start-up tentent l’expérience du paiement du salaire en monnaie virtuelle. C’est le cas par exemple, de la start-up Bitwage d’Orange Fab ou encore de la start-up toulousaine Talao. Rappelons par ailleurs que si le versement d’un salaire sur un compte bitcoin est interdit, ce n’est pas vraiment le cas du versement d’une rémunération complémentaire. Il est à noter que c’est cette position que plusieurs autres pays dans le monde adoptent.
Cependant, on peut dire que des changements se profilent dans l’air. Les dirigeants en France sont en train de réfléchir à un projet : celui de créer une monnaie numérique publique. Celle-ci serait émise par les banques centrales. C’est une décision qu’on pourrait imaginer avoir été prise au regard des avantages que pourrait présenter le paiement des salaires via une monnaie virtuelle, aussi bien pour les entreprises que pour les salariés.
Paiement des salaires par la monnaie virtuelle : ce qu’en pensent les salariés ?
On ne pourrait prendre une décision sans s’intéresser aux principaux intéressés. Une étude réalisée a prouvé que la grande majorité des personnes qui sont réceptives aux paiements par une monnaie virtuelle notamment le bitcoin sont des hommes. Ils représentent en effet, plus de 90 % de cette masse.
Parmi les personnes qui apprécient ce mode de paiement, on peut compter un grand nombre de jeunes. On retrouve environ dans cette population, 60 % de personnes dont la tranche d’âge serait inférieure à 35 ans.
De même, on ne peut pas réellement dire que les personnes qui apprécient ce mode de paiement soient représentatives d’un profil socioprofessionnel particulier. Certains d’entre eux, environ 20 % de cette population, ont un revenu annuel qui dépasse les 100 000 dollars. Plusieurs autres ont un revenu qui serait largement en dessous de cette tranche (environ 25 000 dollars par an).
Notons également qu’il s’agit d’un mode de paiement qui est surtout apprécié par les personnes passionnées de technologie. Une étude réalisée par Qapa et Paypite a en outre démontré que de nombreuses personnes (55 % de femmes et 66 % d’hommes) en France seraient réceptives au paiement des salaires en cryptomonnaie.
Pourquoi le bitcoin est-il perçu comme une monnaie à risques ?
Les avantages du bitcoin sont nombreux. Malheureusement, ses inconvénients également. L’un des premiers points qu’on peut noter concernant les monnaies virtuelles en général et le bitcoin en particulier, c’est leur instabilité. Prenons par exemple le cas du bitcoin. En 2017, cette monnaie a connu une augmentation de valeur de 12 %. Force a été de constater toutefois qu’en l’espace d’une seule journée, elle a dévissé de près de 30 %. Cette inquiétante instabilité refroidit plus d’une entreprise et par la même occasion retarde le processus de paiement des salaires par monnaie virtuelle.
Payer les salariés par monnaie virtuelle est une réalité dans certains pays. Ce n’est toutefois pas encore complètement le cas en France. Il faut dire que certaines entreprises trouvent le risque que représente cette transaction bien trop élevée pour s’y hasarder. Par ailleurs, la législation de la France ne lui permet pas d’adopter cette politique. Mais d’ici là, on pourrait assister à un changement dans les habitudes. C’est ce que laissent penser les réflexions qui sont menées par les dirigeants du pays.